Lunchboss
5/3/2024

Lunch Boss #16 - A table avec Simon Robic, co-fondateur de Screeb

Simon et son parcours entrepreneurial en quelques paragraphes.

A 32 ans, Simon affiche un tableau de chasse professionnel impressionnant : il a déjà créé 2 boîtes, en a revendu une, a participé au développement d’une des plus belles startups de la région et multiplié les sides projects.

Issu d’une famille d’entrepreneurs, Simon arrive à Nantes à la fac de droit avec le projet de devenir journaliste. Finalement pas convaincu par la fac, il se réoriente vers une école d’informatique où il passe pour un OVNI du fait d’être le seul à avoir un bac L et être meilleur en langues qu’en maths.

C’est finalement cette originalité qui lui a permis d’obtenir des stages différents des autres : il se prend de passion pour la conversation en ligne avec une appétence particulière pour le développement produit.

Avec un premier pied dans l’écosystème startups nantais encore balbutiant, il crée en 2013 Bringr, une solution d’écoute des conversations sur les réseaux sociaux autour d’une marque dotée de recommandations et d’actions à mener pour augmenter sa notoriété.

Après 2 ans de développement de la boite, il affiche une belle croissance et de belles références (BNP Paris, Armée de l’air, groupe Lagardère entre autres).

Pour soutenir son accélération, Simon se voit face à un dilemme : ouvrir son capital (une term sheet signée par un investisseur l’attend sur son bureau), ou accepter la proposition de rachat d’iAdvize.

C’est la seconde option qui prendra le dessus (voir les raisons ci-dessous). Au sein d’iAdvize, il participe pendant 5 ans à la transformation de l’entreprise aux postes de product manager puis product marketing manager.

Mais Simon n’en a pas fini avec sa créativité : il développe un side project en compagnie de son associé et ami Mickaël Hirbec.

Ils créent Screeb: une plateforme de gestion de newsletters conversationnelles sur Messenger. Lorsqu’ils atteignent le million d’abonnés à qui ils ont pu pousser du contenu, PATATRA, le média américain annonce un cut des API, le projet s’arrête net.

Mikaël et Simon qui avaient quitté leurs jobs respectifs entre temps pour se dédier à 100% sur Screeb se trouvent devant une page blanche, et ce en plein 1er confinement.

Avec beaucoup d’humilité et de sérénité, Simon nous raconte comment il a réussi un pivot en plein confinement (voir la méthodologie ci-dessous) : Screeb devient aujourd’hui un outil conversationnel de sondage in-app qui améliore le taux de réponse des clients et in fine l’acquisition client.

Les tips de Simon sur le développement produit et l’acquisition clients Pour Simon ça va de pair et voilà pourquoi :

  • Lorsqu’il s’est retrouvé en face de la page blanche pour son projet Screeb, Simon a pris le temps (encore une fois en plein confinement) de se mettre à l’écoute de ses clients pour comprendre leurs problèmes. Avec quelle méthode? En dressant simplement une liste d’une centaine de clients avec qui ils aimeraient travailler et en les appelant. Ils ont ainsi demandé à des marketeurs, customer sucess, product manager, quels étaient leurs problèmes. Très vite, un sujet est ressorti des discussions : les sondages classiques ne permettent pas de récupérer des données qualitatives ou quantitatives.

Cette phase d’écoute leur a permis d’identifier un problème récurrent qu’ils peuvent tenter de solutionner.

  • En toute humilité, et sans proposition de vente, ils ont poursuivi pas à pas les échanges avec leurs contacts à chaque étape de développement du produit : la maquette, le prototype (Êtes-vous prêt à tester?) , jusqu’à la commercialisation où ils sont également allés jusqu’à la co-construction de la grille tarifaire.
  • Ils cherchent aujourd’hui à bien comprendre la valeur de leur produit, ce qu’ils apportent aux clients pour travailler de la vraie prospection et sur la scalabilité de leur projet.

En résumé, rien ne sert de développer un produit et d’essayer de le vendre sans s’assurer qu’il solutionne un problème de ses clients. Simon admet d'ailleurs qu’il a fait cette erreur avec Bringr : développer la plateforme dans son coin pendant 6 mois pour ensuite revenir en arrière en s’apercevant que ça ne correspondait pas aux attentes des clients.

Quelques autres tips:

  • Dans sa liste d’une centaine d'entreprises, Simon a visé quelques belles marques afin de s’assurer de belles références.
  • Il a approché des personnes qu’il connaissait déjà, a demandé des mises en relation, et a fini ses recherches sur Linkedin.

Les tips de Simon sur la levée de fonds

  • Si l’une des raisons de créer ta boite est d'être ton propre patron, alors pourquoi ne pas envisager une levée de fonds?

Pour Simon la raison principale de créer sa boite était de solutionner un “pain”, un problème. C’est pour cela qu'il a choisi de la vendre plutôt que de lever des fonds. Simon y a vu l’opportunité de solutionner le problème de ses clients très vite à plus grande échelle en s'adossant à iAdvise.

  • “Une levée de fonds, c’est du carburant, ce n’est que le début du trajet”. Certes, l'argent est capital mais il faut s’assurer que ses investisseurs puissent vous accompagner sur vos enjeux et vous amener à l’étape d’après. Simon est d’ailleurs en train de finaliser une levée en pre seed. Pour cela, il est allé voir des personnes en leur expliquant qu’il avait envie de les avoir avec lui, peu importe le montant investi. “L’argent c’est bien mais la qualité de l’accompagnement ça a presque plus de valeur”.  Il a finalement obtenu plus d’investissement qu’il souhaitait !

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