Retour sur les conférences organisées sur le stand Novapuls-Sodero Gestion au Forum Économique Breton 2023
Pour la deuxième année consécutive, Novapuls et Sodero Gestion étaient partenaires du Forum Économique Breton avec pour mission d’animer la Communauté Innovation. Le thème choisi cette année : “Bretagne 2050 : l’innovation au service des transitions” Avec, à l’appui : la présentation des solutions innovantes de plus de trente startups du territoire et deux conférences.
La première rassemblait deux actrices du domaine agro-agri : ,
• Typhaine Fox, cofondatrice de la startup Eizhy spécialisée dans la valorisation de “végétaux délaissés” en granulés énergies pour se chauffer écologiquement et en litières végétales pour prendre soin naturellement des animaux ;
• et Mathilde Radec, responsable innovation chez le Gouessant, coopérative agricole en nutrition animale et conduite d’élevage.
La seconde mettait à l’honneur :
• Justine Lecallier, cofondatrice de Circul’egg, qui revalorise les coquilles d’oeufs en ingrédients biosourcés à destination des industriels ;
• Maxime Claval, cofondateur d’Enercool, la peinture réflective à appliquer en toiture pour baisser la température dans les bâtiments sans réchauffer la planète ;
• et Thomas Tardivel, responsable commercial Bouygues Bâtiment Grand Ouest.
Retour sur le plateau #01 : Eizhy-Le Gouessant - Débuts d’une coopération locale
Pour Mathilde, il existe plusieurs formes de collaborations possibles entre Grands Groupes et startups. Cela peut être une prise de participation dans la startup comme le fait le Gouessant en matière d’IA. Une autre possibilité réside dans la recherche de compétences qui n’existent pas en interne pour un projet bien identifié.
C’est dans ce cas de figure que la collab’ avec Eizhy est née. Aujourd’hui, le marché vit une pénurie de sciure de bois, produit utilisé en tant que litière pour l'élevage de la volaille. Eizhy, startup industrielle installée à quelques kilomètres du siège du Gouessant, dispose de la solution clé en main.
Dis comme ça, la collaboration a l’air évidente ! Mais il faut tout de même plus d’un an avant qu’une phase de tests de sa litière revalorisée soit lancée auprès de deux éleveurs adhérents à la coopérative.
Malgré ce temps long pour une startup, la collaboration est en bonne voie : les tests valident les aspects techniques, reste à s’entendre sur la suite !
Mathilde ajoute que le Grand Groupe vient chercher la flexibilité chez la startup, son écoute pour répondre au besoin. Bien que consciente du prix élevé facturé à la phase de test dû à la construction du modèle économique, le Grand Groupe vise le volume à terme.
Typhaine confirme la nécessaire flexibilité de son côté aussi : revoir la formulation de son produit, être réactive côté production et livraison. Elle “ne lâche rien”, s’adapte et convient qu’une fois le POC validé, l’enjeu est le passage à échelle. Et pour celà elle a besoin de financements. Son modèle nécessite le passage en multi local, les usines de production se devant d’être proches des ressources et des clients. Peut-être trouvera-t-elle ces financements auprès de ses premiers clients !?
Retour sur le plateau #02 : ils innovent dans le secteur de la construction
Premier témoin, côté grand Groupe, Thomas de Bouygues Bâtiment Grand Ouest doit répondre à plusieurs enjeux par des solutions innovantes : la digitalisation des documents, la construction bas carbone, la rénovation énergétique, le circuit court. Pour lui, la collaboration avec les startups dans ce secteur doit se faire bien en amont des projets et réponses aux appels d’offres. Elle doit être issue d’un véritable partenariat : la startup doit intervenir dans la chaîne de décision.
Justine de Circul’egg considère que la signature d’un POC est relativement facile, surtout sur des solutions qui demandent une R&D importante, portée côté startup : l’enjeu réside ensuite dans le passage à échelle, l’industrialisation. Elle est aujourd’hui en phase de contractualisation avec un grand groupe suite à un POC réussi et engage une seconde levée de fonds pour financer l'industrialisation de son produit.
Maxime d’Enercool, lui, a un point de vue quelque peu différent. Celà vient certainement du fait que son produit est déjà prêt à l’emploi et sa proposition de valeur facile à comprendre ! Pour lui, qui a déjà déployé sa peinture réflective auprès de clients isolés mais faisant partie de grands groupes, l’enjeu n’est pas de trouver des testeurs mais bien d’obtenir la validation de grands décideurs au sein des groupes et déployer le produit sur toute l’organisation. Son plus gros défi est donc de trouver le bon interlocuteur.
Pour sa part, parce que sa stratégie commerciale est rodée et son produit “sur étagère”, il cherche à éviter de rentrer par les cellules Innovation, parfois synonymes d’inertie. Il cherche à entrer directement en relation avec les équipes métier et commence toujours par poser la question : “avez-vous un budget ?”
Pour synthétiser les échanges, il n’y a pas de vérité sur la réussite d’une collaboration Startups/Grandes entreprises mais plutôt de bonnes questions à se poser :
- En tant que startup, jusqu’où puis-je et dois-je adapter ma proposition de valeur et mon produit au regard des besoins du Grand Groupe ?
- Quelle est ma bonne porte d’entrée au sein de l’organisation partenaire, au regard de mon niveau de développement et de la maturité de mon produit ?
- Quels sont les moyens humains et financiers à dédier, de part et d’autre, à une première collaboration ?
- Quelles contraintes et/ou nouveaux modes opératoires pouvons-nous accepter pour que la collaboration réussisse ?
- Comment éviter de multiplier les POC ?
- Comment anticiper le passage à l’échelle ?